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'Quo sentia a cèl - Ca sentait le ciel - Felip Angelau. Cela pourrait être un paysage du Périgord au bout de l’automne et des grandes pluies. Rien d’autre. Mais les yeux sont ceux de quelqu’un qui est né à Boulogne-Billancourt. Alors les frênes et les ronces se mêlent sans cesse aux insurrections. Version française de Jean-Pierre Tardif. Éditions OC/Passatges.
Type | Broché |
Année | 2007 |
Langue | Occitan |
Pages | 84 |
Distributeur | OC |
Label | Coleccion Passatges |
ISBN | 978-2-952733-10-6 |
'Quo sentia a cèl - Ça sentait le ciel - Felip Angelau
Cela pourrait être un paysage du Périgord au bout de l’automne et des grandes pluies. Rien d’autre. Mais les yeux sont ceux de quelqu’un qui est né à Boulogne-Billancourt. Alors les frênes et les ronces se mêlent sans cesse aux insurrections. Dans le vent des forêts, des friches, des hautes terres, c’est le cœur mordu d’un poète-sanglier que l’on entend. Et la langue-mélancolie, murmurée par bribes tout au long de l’enfance septentrionale, se mue ici en un long cri à la fois déconcerté et terriblement puissant qui monte vers le ciel fermé.
Aquò poiriá èstre un païsatge de Perigòrd a cap d'auton e de plujadas, amb aquò pas mai. Mas los uèlhs son los de quauqu'un de nascut a Boulogne-Billancourt. Los fraisses e las romècs amòdan de longa las insurgidas. Dins lo vent dels bòsques, de las gresas e de las tèrras nautas, aquò's lo còr nhacat d'un poëta-singlar revoltat que s'ausís. E la lenga-languina marmulhada a bocinòts dins l'enfança d'ensús ven aicí aquel long cridal a l'encòp despoderat e tarriblament poderós que mònta cap al cèl barrat.
"Le ciel était posé au milieu des arbres. Dans l’été rejaillissaient les heures du jour. Le ciel s’assoupissait.
Il n’en finissait pas. Il se vidait doucement comme des tombereaux qui
déchargeaient de petits soleils obstinés. Eux, l’un après l’autre, s’effondraient, par brusques à-coups, ils raclaient la lumière des coteaux. Le pays se vidait de toute langue, le silence était rempli de silence, le bleu forçait le bleu et le temps revenait au temps."
"Lo cèl èra al mitan de l'arbralha. Dins l'estiu regisclavan las oras del jorn. Lo cèl s'aconsomissiá. Ne fenissiá pas. Se voidava tot suau coma de tombarèls que descargavan de pitits solelhs testards. Eles, un per un, s'aplombavan, a còps broncs rasclavan lo lum deus costals. Lo pais se curava de tota lenga, lo silenci èra clafit de silenci, lo blu forcava lo blu e lo temps tornava al temps."
Version française de Jean-Pierre Tardif.
Éditions OC / Passatges.
L'auteur:
Né à Boulogne-Billancourt en 1955, Felip Angelau a donné, dès les années 80, en occitan, dans la revue OC mais aussi dans un de ses premiers recueils, Gresa (collection Messatges, éditions Ostau Occitan et IEO, 1984) des textes bouleversants qui sont des sortes d’appels infinis, à perte de langue et de lieu. Comme d’ailleurs un peu plus tard dans un autre ouvrage majeur, Quò sentiá a cèl / Ça sentait le ciel, paru en 2007 aux éditions OC/Passatges. En 2014, le recueil poétique Lo somi d’Apamèia / Le rêve d’Apamée sera publié et illustré par Jaumes Privat dans sa collection Los Faissets de la Talhada et conduira le lecteur sur de multiples chemins, du proche Aragon à la Turquie, à la Tunisie, à l’Egypte, à la Jordanie… Enfin, c’est une nouvelle collaboration avec Jaumes Privat qui nous vaut le dernier recueil de Felip Angelau, Guerrejatges (Faissets de la Talhada, 2016), dans lequel l’errance du poète croise les errances de tous les enfants des guerres partout et toujours : « cette même terreur », « avant que le flot soudain grossi/ N’emporte tout, d’un coup. »
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