Mastrabelè - Rotland Pécout

Mastrabelè - Roland Pécout

Suite poétique. Avec une version française de l'auteur.

Mastrabelè est le nom d’une cité phocéenne en ruine dans les collines de l’étang de Berre. Désormais, c’est également le titre et le sujet d’une suite poétique en dix-huit tableaux, longuement méditée et écrite entre 1978 et 1998 par Roland Pécout.

Écrivain aux facettes multiples, tour à tour et ensemble poète, traducteur, dramaturge, journaliste, critique littéraire, romancier, essayiste, Roland Pécout n’a que rarement donné à lire, en occitan, des œuvres de longue haleine, rassemblant ou synthétisant l’ampleur et la diversité volontaire de sa quête d’écriture. Après les deux volumes de prose intitulés Portulan et, dans un autre registre, le récit de L’Envòl de la tartana (1986), Mastrabelè peut apparaître comme un texte où les images se fixent et où les récits convergent : ni somme, ni récapitulation, mais plutôt condensation pour ainsi dire mythique d’une démarche en chemin.

Dans Mastrabelè, en effet, la voix du poète, invoquant les anciens habitants du lieu, capte les vibrations, ultimes et premières, de la vie, au fur et à mesure que s’en présentent les scènes essentielles. A l’aune de la mort et de la vie, les dix-huit tableaux de cette épopée de l’homme fait plaisir de son propre achèvement sont une exploration sensuelle et pourtant raisonnée de l’aventure originelle qui creuse ses envies de soifs et de faims en chacun d’entre nous. A plusieurs reprises, Roland Pécout s’est dit animé par un désir d’Orient, qui consisterait, à l’intérieur le plus enfoui de nous-mêmes comme au plus lointain de nos origines, à renouer avec cette part indispensable d’être qui seule nous garde humains. Envers et contre tout, Mastrabelè, à la fois chant, récit et dramaturgie de ce désir, en est aussi la fable lumineuse et grave, la flamme de mots et de rythmes sans cesse ravivée.

Mastrabelè est paru après quatorze années sans publication majeure de l'écrivain, en langue occitane, depuis L'Envòl de la tartana édité en 1986 par le CRDP de Montpellier. Mastrabelè est aussi le premier recueil dont la typographie et la correction graphique soient aussi soignées. La fin des années 1980 a vu en effet dans l'édition occitane naître - ou renaître - un souci d'exigence concernant la cohérence graphique et la qualité d'impression.

Editions Jorn.