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Gens de Bauduen – Avant la naissance, en 1973, du lac de Sainte-Croix, en Haute-Provence - Éric Schulthess. Une présentation des habitants du village de Bauduen, dans le Haut-Var, dont le quotidien a été bouleversé par l'apparition du lac de Sainte-Croix suite à la construction d'un barrage. Traduction en provençal de Céline Magrini. L’Harmattan.
Type | Broché |
Année | 2023 |
Langue | Français + Occitan Provençal |
Pages | 170 |
Format | 13,5 x 21,5 cm |
Distributeur | Éditions L’Harmattan |
Label | Collection Littérature et régions Provence-Alpes-Côte d'Azur |
ISBN | 978-2-336-40591-9 |
Gens de Bauduen – Avant la naissance, en 1973, du lac de Sainte-Croix, en Haute-Provence - Éric Schulthess
Ces gens de Bauduen, village provençal du Haut-Var, passèrent l'essentiel de leurs vies avant la naissance du lac de Sainte-Croix, mis en eau il y a tout juste un demi-siècle après la construction d'un barrage EDF.
La plupart de ces femmes et de ces hommes grandirent dans des familles de paysans, à quelques kilomètres du Verdon, qui marquait la frontière avec les Basses-Alpes et qui alimente le lac. Pour ces gens attachés à leur terre, la mise en eau du lac - même si elle épargna Bauduen de l'engloutissement - sonna comme la fin d'une époque heureuse.
Le provençal fut la langue maternelle de presque tous ces personnages. C'est dans ce parler magnifique qu'ils nommaient le monde et échangeaient avec leurs parents et leurs camarades. Mais une fois à l'école, seul le français était autorisé.
La traduction en provençal de ces portraits représente une infime réparation de l'injustice vécue alors par ces enfants de Provence, comme d'ailleurs de tant d'autres régions de France.
Traduction en provençal de Céline Magrini. Préface de Médéric Gasquet-Cyrus.
Collection Littérature et régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, L’Harmattan.
L'auteur:
Éric Schulthess est né à Marseille en 1954. Éducateur de rue puis journaliste à la radio et à la télévision, il tire de ses origines multiples – grands-parents suisse, corse, anglais et provençal – une passion pour les langues vivantes. Le provençal fut la langue de sa Mémé de Bauduen, où vécurent les vingt personnages de ce livre.
Médéric Gasquet-Cyrus est linguiste et maître de conférence au Département des Sciences du Langage (Aix-Marseille Université), également chercheur au Laboratoire Parole et Langage, spécialiste du parler marseillais. Il est l'auteur du Marseillais pour les Nuls. Il anime aussi "Dites-le en Marseillais" sur France Bleu Provence.
Céline Magrini est Docteur en littérature française et provençale de l'Université de Provence et enseignante.
Présentation par l'auteur:
Ce recueil de portraits est une excursion en vingt étapes au temps de mon enfance, à Bauduen, dans le Haut-Var, lorsque j’écoutais, émerveillé, ma grand-mère Zoé et les gens du village parler provençal, leur langue maternelle. Je ne comprenais pas beaucoup leurs propos mais peu importait. Me laisser gagner par la musicalité de cette langue si charmante suffisait à mon bonheur. Je garde une mémoire vive de nombre d’entre eux. Depuis des générations, le travail de la terre les nourrissait, leur permettait de vivre. Chichement mais dignement. Il y a tout juste un demi-siècle, nombre de terres qu’ils travaillaient furent englouties par le lac de Sainte-Croix, après la construction d’un barrage EDF alimenté par le Verdon et Fontaine l’Évêque. Contrairement au village voisin des Salles, Bauduen fut sauvé, après avoir été un temps lui aussi menacé de noyade. Malgré tout, la mise en eau du lac a sonné comme la fin d’une époque heureuse, celle de ces villageoises et villageois d’antan dont je raconte – ou dont j’ai imaginé parfois – les vies.
*J’ai désiré faire traduire ce livre en provençal à la fois pour rendre hommage à tous ces gens et pour tenter de susciter chez les lectrices et lecteurs, qui sait, le désir de se lancer dans l’apprentissage de cette si belle langue.
Je ne parle pas provençal mais je le comprends plutôt bien et je suis attaché à son existence et à sa défense, comme à celle de toutes les langues régionales. Ce combat est un combat de longue haleine tant ces langues souffrent et continuent de souffrir, dans notre France si affreusement centraliste et parisianiste. Avec ce petit livre, je tente d’apporter modestement ma pierre à l’édifice."
Articles de presse:
Eric Schulthess brosse la vie d'un village sur le Verdon, qui pourrait être le votre, tant les invariables du temps qui passe et les histoires des habitants pourraient être celles de vos voisins. L'art de tirer à l'universel les particularités locales.
Ce qu’il y a de tragiquement inévitable dans la galerie touchante de portraits des anciens de Bauduen que peint Eric Schulthess, c’est que fatalement ils finissent par mourir. Et parfois à l’issue d’une vie qui ne fut pas qu’heureuse. Mais le gros village, lui, vit toujours. Certes il est coincé entre son rocher et ce lac d’EDF qui a failli le noyer comme il en a noyé d’autres, mais sa rue du Barri et son chemin du Défends nous parlent d’un bourg qui peut être multiplié par cent en Provence.
A lire ce portrait sensible du village de ses vacances d’enfance, à travers ces vieux que l’écrivain a côtoyé, nous retrouverons d’autres personnages touchants que nous avons connu, à dix ou à cent kilomètres de là, peu importe, car leur culture, leur morale, leur vécu fut celui de ces Provençaux qui, attachés à leur village, ne firent pas fortune, mais eurent la bonne fortune de faire partie d’une petite communauté où l’on comprenait l’autre.
Préfacé par Médéric Gasquet Cyrus, Gens de Bauduen, Eric Schulthess l’a voulu en provençal autant qu’en français. La langue que parlaient ces habitants qu’il a connu enfant et adolescent, s’est pourtant un peu noyée avec le reste, sous les flots du Verdon domptés par l’électricien tout puissant. Mais lui a estimé que l’authentique l’exigeait. On ne l’en blâmera certes pas. Il a confié la traduction à Céline Magrini, que l’on connaît pour ses talents de conteuse, chanteuse, et spécialistes des lettres provençales.
Article de Michel Neumuller, publié dans Aquò d'Aquí le jeudi 28 Mars 2024.
Laurent Coureau a reçu l'auteur dans le Grand Réveil sur Radio Maritima pour parler de Gens de Bauduen
Ces vingt histoires des Gens de Bauduen sont très touchantes. L'auteur raconte avec beaucoup d'amour et de respect la vie de ces personnes qu'il a connues pendant son enfance.
Que ces histoires soient réelles ou imaginées importent peu, elles nous ramènent à un temps et à un espace à jamais révolus. Car en plus d'évoquer le passé, le lieu même de ces existences a été détruit. Les vastes terres riches et cultivées qui bordaient la rivière Verdon, les villages de Sainte-Croix, Salles-sur-Verdon et le hameau de Fontaine l’Evêque ont ainsi été engloutis par la création du lac de Sainte-Croix en 1973.
La mémoire de ces vies est d'autant plus importante. La langue l'est aussi. Ce livre est en effet écrit en français mais Éric Schulthess souhaitait le faire traduire en provençal. On peut facilement le lire dans chacune des langues ou tout au moins aller "piquer" un mot de temps en temps dans ce provençal chantant !
Au-delà de cet aspect très ancré dans la terre provençale, je trouve qu'Éric Schulthess nous offre aussi des histoires universelles. La vie de village avec sa fraternité et ses mesquineries, l'humain avec les drames, les joies, la vieillesse, la mort... Ainsi que la perte de la langue maternelle (des patois), interdite à l'école et qui a peu à peu disparu avec nos ancêtres et pas uniquement en Provence.
Tout cela en fait un livre à lire et à partager largement !
Extrait de l'article de Florence Bellon, paru dans le Blog des écrivains des Alpes de Haute Provence, le 13 octobre 2023.
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"J'ai brodé leur vie autour de bribes de souvenirs": Après 13 ans d’écriture, Éric Schulthess vient de publier vingt portraits de Bauduennois ayant, peut-être, vécu avant le lac de Sainte-Croix. Un ouvrage mêlant sans cesse fiction et faits réels.
Mireille la trompetaïre, Yvonne l’épicière, Raoul le boucher, Armande la braconnière, Ange le curé, Marius le laitier… Entre les pages des Gens de Bauduen, publié début septembre aux éditions L’Harmattan, une vingtaine d’habitants de ce petit village du haut Var naissent, aiment, s’énervent, pleurent, et meurent au bout de la plume d’Éric Schulthess.
Ont-ils réellement existé? Oui et non. L’ancien éducateur de rue devenu journaliste et écrivain, aujourd’hui à la retraite, préfère laisser planer l’incertitude.
Cet ouvrage, traduit en provençal, joue avec la fine limite séparant les souvenirs d’enfance de l’imaginaire pur. Une limite qui finit par se brouiller, accouchant d’une œuvre hybride à nulle autre pareille.
Un "besoin d’écrire" sur Bauduen et ses âmes, écrin provençal – loin de sa ville natale, Marseille – où l’écrivain passait l’essentiel de ses vacances d’été.
Car c’est ici que se trouvait sa "Mémé Zoé", femme secrète, témoin d’un passé qu’Éric Schulthess n’a pu qu’entrevoir du haut de ses 69 années. Un passé avant le lac de Sainte-Croix.
Pourquoi avoir écrit sur les habitants de Bauduen?
Lors de la mise en eau du lac, en 1973, j’avais 19 ans. J’ai donc connu le village avant. J’ai gardé un souvenir – sûrement embelli – d’un petit bourg vraiment perdu. Quand on partait de Marseille pour rejoindre Mémé Zoé, ma grand-mère maternelle, c’était tout un périple. Mes parents n’avaient pas de voiture: on prenait un premier bus qui allait à Brignoles, puis un deuxième vers Aups, avant de finir dans une estafette qui nous menait jusqu’à Bauduen. Une fois arrivés, il y avait les copains, les copines… Et les vieux! Pour tous les enfants, ces derniers étaient mystérieux. Je voulais d’abord écrire sur ma grand-mère – le portrait "Victor de Zoé" est d’ailleurs le premier que j’ai écrit – mais les flashs de ces gens-là ne m’ont jamais quitté, jusqu’à en faire ce recueil.
Certains personnages de votre livre n’ont toutefois jamais existé…
J’en ai inventé certains, de A à Z, oui. Mais pas tous. Pour vous donner deux exemples, Élie le boulanger et Agaé la boiteuse ont, eux, réellement vécu à Bauduen. Ils n’ont pas existé comme je les ai décrits, ni sous ces noms. J’ai brodé leur vie, leur histoire, autour de quelques bribes de souvenirs et d’éléments biographiques éparses. Imaginant à quoi leur existence aurait bien pu ressembler. C’est le cas avec plus de la moitié des Bauduennois de mon livre. Je tiens à préciser que ce n’est pas un ouvrage historique qui voudrait raconter le village avant le lac. Loin de là.
Pourquoi la mort est-elle omniprésente dans vos portraits?
Parce que c’est notre condition humaine. La fin de mes personnages s’est faite toute seule, parfois avec des morts pas très rigolotes. Il y a eu de vraies tragédies à Bauduen! Et je dois avouer que la mort en elle-même me travaille beaucoup. Depuis tout jeune, j’ai du mal avec elle. Dans le sens où cela me fait vraiment râler de me dire qu’un jour, tout sera fini. La vie me plaît tellement que j’ai du mal à accepter l’inévitable.
Votre livre a été traduit en provençal. Pour quelle raison?
Le provençal était la langue maternelle de ma grand-mère. Et de tous les habitants de sa génération. Étant un fervent défenseur des langues dites régionales et passionné de linguistique, j’ai naturellement cherché un traducteur. Et j’ai déniché Céline Magrini (docteure en littérature française et provençale de l’Université de Provence, Ndlr). C’était très important pour moi de faire usage de ce langage si beau, charmant, musical et poétique. Cela a été un vrai défi de convaincre les maisons d’édition, avec plusieurs échecs et faux espoirs. Car un ouvrage rédigé en provençal ne se vend pas beaucoup…
Attendez-vous une réaction des Bauduennois?
C’est la grande question que je me pose. Je ne sais pas du tout comment mon bouquin va être reçu au village. Je ne dis pas que j’appréhende, car je me sens libre d’écrire ce que je souhaite. Mais j’ai hâte que le printemps arrive pour retourner là-bas, faire connaître mes histoires au marché dominical.
Article d'Arnaud Ciaravino, publié dans Var-matin le 9 novembre 2023.
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