Natures de l'eau en Ubaye - Patrick Boit et Jacqueline Garino

Natures de l'eau en Ubaye - Patrick Boit et Jacqueline Garino

Natures de l'eau en Ubaye est le fruit d'une collaboration entre le photographe Patrick Boit et l'auteur Jacqueline Garino. A l'origine, c'est l'exposition "Natures de l'eau" à la médiathèque de Barcelonnette, mettant en avant les images du photographe qui lança cette belle aventure.

Une exposition source de rencontres et d’émerveillement devant des images révélant la beauté de la nature et son élément indispensable à notre planète. L'intérêt et l'enthousiasme des habitants de la vallée de l'Ubaye pour le travail du photographe permirent à l'exposition de commencer son bout de chemin : les photos furent exposées dans les différentes communes de la vallée : à la Condamine, à Jausiers, Méolans-Rével,Pontis... Et un auteur de la région, Jacqueline Garino (auteur de Le pont entre deux rives et Les Fontaines de mon village) s'y intéressa naturellement.

 Ces deux amoureux de la nature et des paysages de la vallée, se rencontrèrent et partageant leurs idées... donnèrent vie à ce merveilleux projet, le livre de l'exposition, hommage à la l'Ubaye, et surtout à la nature.
Avec le soutien de la Sabença de la Valèia, et les souscriptions des habitants de la vallée, les moyens et les informations ont été apportés avec engouement pour ce nouveau projet. Un bel écrin qui mettrait à nouveau en avant les atouts de la région... Une manière aussi de "prolonger ce moment d'harmonie dans un livre".



Un livre que je conseille à tous les défenseurs de la nature, de l'eau, ceux qui veulent en apprendre plus sur le sujet et nourrir leur coeur de belles images, mais surtout aux amoureux de la région. Ces randonneurs ou vacanciers, qui viennent de la région ou bien plus loin... et redécouvrent chaque année à l'hiver ou au printemps ces lieux si proches des stations de ski bien connue, "Praloup" et "Supersauze"... Arrêtez-vous un moment sur ces images et ces textes, et laissez-vous emporter par cette poésie qui émanent des lieux !

Marly alias Elodie, https://rayon-passion.blogspot.fr

L’eau impose à la pierre sa forme, la pierre impose à l’eau son mouvement, dialogue intemporel des éléments, alchimie des interactions.

L’eau, élément essentiel à la vie, est de plus en plus menacée, par une utilisation intensive et des pollutions multiples.

Ma propre réflexion par rapport à l’évolution de nos sociétés qui s’emballent, m’a poussé à porter un autre regard sur des phénomènes naturels comme l’eau qui ruisselle ou le mouvement de la houle.

Amoureux de la nature j’aime en capter les expressions les plus secrètes grâce à un rapport au temps différent. Cela m’impose parfois des temps de prise de vue très longs.

A ces vitesses d’obturation, la houle se transforme en brume et nous plonge dans l’univers voilé d’une réalité que nous pourrions observer si notre vision était ralentie.

Ce ralentissement nous invite à percevoir l’harmonie des éléments, même au plus fort de leur déchaînement.

Tumultueuse ou paisible l’eau porte en son sein les mystères de nos origines et si l’eau a été notre premier miroir, nous pouvons probablement y voir aussi le reflet de notre propre destin.

Patrick Boit

Extrait:

"L’Ubaye nait des eaux du glacier du Loup, tout au fond du vallon du Longet. Caractère capricieux et humeur changeante. Elle est d’abord timide et discrète et se love au grès de son parcours dans les méandres des alpages er des replats des gravières. Puis brusquement, se heurtant à un verrou, elle chute, se précipite au fond des ravins et ses  eaux claires et bouillonnantes dévalent les cascades. Chaque fois qu’elle est rejointe par un torrent rythmé elle grandit en assurance et gagne de l’amplitude. Elle reprend son souffle, ses eaux transparentes ruissellent, éclaboussent, pétillent, s’exaltent. Elle fait l’école buissonnière quand elle plonge, espiègle, dans les Marmites de Géants qu’elle a creusé au fil des millénaires. Elle est spectaculaire d’architecture au Pont du Chatelet, et fracasse ses eaux violentes au Pas de la Rissole. Besogneuse, elle a sur son parcours permis la création de moulins à foulons et à blé. Elle ne cesse de pimenter notre regard. C’est un feu de jets d’eau et de lumières entrecroisées.Elle s’embellit de mille artifices, chatons duveteux au printemps, fruits écarlates l’automne, Osiers souples se courbant sur son passage ; elle file parée d’émeraude et de turquoise l’été, et se couvre d’hermine l’hiver. Elle a donné son nom à la vallée qu’elle traverse, et nous poursuit de ses parfums de tilleul et de miel. Aucun obstacle ne l’arrête ! L’enfant sauvage poursuit sa ballade de l’eau vive sur quatre vint trois kilomètres, dans son lit de sable fin, gris souris, peuplé de galets chevrotants. Elle va ainsi à la rencontre du barrage de Serre Ponçon, dans lequel elle se jette pour rejoindre sa grande sœur la Durance."