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Compendi derisòri dau desidèri - Joan-Luc Sauvaigo

L-9782905213337

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Compendi derisòri dau desidèri - Compendium dérisoire du désir - Joan-Luc Sauvaigo. Jorn.

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Fiche de données

TypeBroché
Année2007
LangueOccitan Nissart + français
Pages238
Format14 x 22 cm
DistributeurJorn
ISBN2-905213-33-7

Plus d'infos

Compendi derisòri dau desidèri - Compendium dérisoire du désir - Joan-Luc Sauvaigo

Poèmes occitans, avec version française de l'auteur.

Mode d'emploi.

De quoi s'agit-il ? Sans doute pas seulement d'un questionnement sur la littérature, sur le choix et les usages de la langue ou sur l'engagement politique. L'exercice consisterait plural à retrouver dans « l'étourdissant vacarme langagier » d'un jeune homme du demi-siècle, un peu de sa révolte maladroite et de sa gracieuse naïveté d'équilibriste ; longtemps après, se relire sans se trahir, s'accepter sans se mesurer, se résumer sans se limiter.
Voici donc un journal de voyage, nécessairement privé de quelques pages et qui suit la chronologie du vécu à peine déformé par l'écriture ; voici une invitation au vagabondage dans l'extrême marge urbaine de la littérature occitane, voici un code du déséquilibre, un précis d'approximation. Le nom du chroniqueur ? « Personne ». Le poète masqué répond ainsi au sempiternel et très chiant questionnement identitaire.
J'avais quinze ans et j'étais avec les mots comme un jeune chien .fou. Je confondais en un seul désir fulgurant l'écriture, l'amour des filles et la Révolution. Rien de très original à l'époque. Aujourd'hui ?! Bref ce furent mes années « galops de Sioux » et « rage de saxo nègre ». Les trois premiers cahiers (qui furent publiés in extenso en leur temps grâce à l'amicale initiative de Robert Lafont) témoignent de cette période qui commence en 1965 à Nice et Lucéram avec l'héritage Dada et les promesses de la contre-culture et qui s'achève en 1974 à Aix, Fos, Marseille, dans le pathos de la « génération tordue », le suicide des « Indiens urbains », les drogues qui tuent, la mort du « » occitan et plus largement celle du désir révolutionnaire. L'écriture ne m'aidait plus à bien mesurer ces temps d'intensité ; c'était devenu une punition pour ceux qui me lisaient encore, autant que pour moi.
Alors, retour à Nice. Pendant quelques années n'être juste qu'un chansonnier, un gribouilleur de « comix », un presque-cheminot. Les rails sont les fils d'Ariane qui relient entre eux les chapitres de mon écriture cyclothymique, l'écriture d'un presque écrivain. [...]


Éditions Jorn.


L'auteur:

Artiste aux talents multiples, poète, chanteur-compositeur, dessinateur, Joan-Luc Sauvaigo nous offre depuis quarante ans une démarche d'écriture et de création unique en domaine d'oc et d'une radicale originalité. Il écrit depuis l'extrême orient occitan, dans un niçard soigneusement cultivé, mais ouvert à tous les mots du monde. Imprégné de surréalisme, nourri de la contre-culture américaine et de sa musique, jazz, blues, folk, rock, ce beatnik perdu de la nissarditude n'a cessé de créer sous la constellation d'une triple utopie : Occitanie, poésie et Révolution, à laquelle il est resté obstinément fidèle, jusqu'à se perdre avec elle, car les utopies sont mortes, paraît-il...

Aussi ce paillasse universel fait-il le bilan anthologique, le « compendium », de ces quarante années de désir révolutionnaire. On saisit ainsi la cohérence d'une oeuvre-vie vouée au service de merveilleuses chimères, essentielles voire vitales, cristallisées sur le mythe de l'Ontario, qui allait rassembler tout un groupe d'amis musiciens, rebelles et farceurs. Avec l'élégance désespérée du dandy, l'autodérision permanente du paillasse, la mélancolie déchirante du looser magnifique, Joan-Luc Sauvaigo s'inscrit dans la lignée des nomades immobiles, des grands rêveurs du quotidien et des poètes maudits. Doublement maudit d'être occitan.


Extrait:


Mon fiu, es un bèl jorn per morir

Mon paire èra emplegat au fèrro-camin de Provença.
Despí un brave moment si faía plus de bila. La vida si debanava plan-plan, petant de bòfas a la perduda. Mon paire nen pintava li fèstas recomençadi, li mans reguinhadi de quauque anarquista assassinat en lo trenta-tres, lu bafis espaventós de Josep.
Ma maire, la mieu sorga, catequista, Madòna, bastava lu jorns abrivats dai sieu mans crosadi sus lo sieu ventre-breçon. Mon paire tenia entra lu sieu dets aquela docesa de baile, plegant lo jornal sanguenós (aquela edat naufragièra esposcava li nòstri sotmessions), un d’aquelu silencis improvists, quora si rompia lo pan.
– Paire, dessenha un pauc l’aucèu-lièch, luenh dai mars d’aqueu caire, luenh dai ciutats mòrti, embé de maçacans roges, de carrièras dubèrti, embé de matins quiets e de libres a jaba, embé de zonzon de kenas e de tamborinaires sempre stoned, embé de quitarras-denembres e la votz de Guthrie, embé lo jorn que ven e vira en lu uèlhs dau partisan-felicitat.
− Mas perqué, diía, sempre pilhar lu doi de copa, s’escapar sempre devèrs li pausas raubadi, s’embarrar en li nòstri conquistas, perqué ? Bensai d’autres vèrbos que lu nòstres an trobat la legenda incredibla de la nòstra inchalhença surbida, e jamai lo remòrs nen ven tribular. Perqué?
Perqué te’n vòs anar, mi diía e perqué serias tu a mai te’n anar ? Sus quali dralhas vòlan lu tieu aucèus ?
Quau camin dessenhan li tieu mans, consoladi a mélica ?
Siás pus adonc la vèrna dei mieu nuèchs de pluèia, l’ariètge de la mieu cana de noguier ?
Sai, que la vielhesa es un estòc diabòlico, la vielhesa sensa v’autres s’acoconeria en lo mieu jaç.
Perqué engrandir mai l’issòrt dei cans dòciles, dei cans policiers ?
Va ben. Mas coma faire pèr retrobar li ambicions dau temps subla, d’èstre dau sieu alen ? … quora vestia li parets dei oradors embé de sants crestats, sensa barba, sensa camia negra, sensa sarís blancs, espelhats de la ràbia d’amar quora lu sieu uèlhs tristes, ben grands, ben gris, cuntavan contestacion.
Mi diía, mas cresi pas qu’auga ben sauput lo perqué :
− Li mieu paraulas son pas tan simplàrii mas son dichi pèr tu. Parli roge, ansi, ti parli occitan, e sentes mai qu’audes.
Escota lu paraulas dei Indians d’América, e aqueli aliscadi dei antenats dau tieu pòble. Èran ja pus la trepa, mas avian encara la fòrça verginala de la síllaba sauvatja. Èran ja pus la trepa, mas corregissián la familha en circa dai rius coma lo planon arredondisse lo bòsc.
L’ària si cargava d’un gust de Levant.


Traduction de l’auteur (p. 50-52):

Mon fils, c’est un beau jour pour mourir

Mon père était cheminot, aux chemins de fer de Provence.
Depuis longtemps on ne s’en faisait plus. La vie coulait au hasard, en crevant des bulles éperdument. Mon père peignait nos fêtes recommencées, les mains crispées d’un quelconque anarchiste assassiné en trente-trois, la moustache effrayante de Joseph.
Ma mère, ma source, catéchiste, Madonne, suffisait les jours pressés de ses mains croisées sur son ventre rond. Mon père avait entre ses doigts cette douceur nourricière, en pliant le journal sanguinolent (cet âge-naufragé éclaboussait nos soumissions), un de ces silences inattendus, au brisage du pain.
− Père, dessine un peu l’oiseau-lit, loin des mers d’ici, des villes inertes, avec des pavés rouges, des rues ouvertes, des matins calmes, des livres gratuits, des sons de kenas et des tambourinaires toujours stoned, avec des guitares oublis et la voix de Guthrie, avec le jour qui vient et revient dans les yeux du partisan-félicité.
− Mais pourquoi, disait-il, tout le temps partir, toujours fuir vers des repos volés, s’enfermer dans nos conquêtes, pourquoi ? Peut-être d’autres verbes que les nôtres ont-ils décliné la légende incroyable de notre insouciance imbue et le remords jamais ne nous afflige.
Pourquoi ?
Pourquoi veux-tu partir, me disait-il, et pourquoi est-ce toi qui encore partirais ?
Quelles routes suivent tes oiseaux ?
Quels chemins dessinent tes mains dans leur langueur consolée ?
Ne serais-tu plus tout à fait l’aulne de mes nuits pluvieuses, le soutien de ma canne de noyer ?
Tu sais, la vieillesse est un étau diabolique, la vieillesse ici sans vous s’attarderait dans ma masure.
Pourquoi grandir encore la meute des chiens dociles, des chiens policiers ?
Mais comment rejoindre les ambitions d’hier d’être de son souffle ?… lorsqu’il habillait les murs des oratoires de saints châtrés, sans barbe, sans pagne noir, sans sahri blanc, nus de toute rage d’aimer, lorsque ses yeux tristes, tout grands, tout gris, contaient contestation.
Il me disait, mais je crois bien sans vraiment savoir pourquoi :
– Mes mots ne sont pas si simples, mais ils sont faits pour toi. Je parle rouge cependant, je parle occitan et tu sens plus que tu n’entends.
Écoute les mots des Indiens d’Amérique et polis, ceux des anciens de ton peuple. Ils n’étaient déjà plus la tribu, mais ils gardaient la force virginale de la syllabe sauvage. Ils n’étaient déjà plus la tribu, mais corrigeaient la famille aux contours des rivières, comme à l’arrondi du bois, le rabot.
L’air se chargeait d’un goût de Levant.


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