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Les temps passats - Les temps passés - Joan-Ives Roier. Ces 151 sonets découpent une existence comme autant de fenêtres ouvertes sur « les temps passés », dans la région natale de Forcalquier ou ailleurs : scènes secrètes, paysages insolites, portraits pittoresques, plaisirs minuscules, drames intimes. Jorn.
Type | Broché |
Année | 2006 |
Langue | Français + Occitan Provençal |
Pages | 164 |
Format | 14 x 22,5 cm |
Distributeur | Jorn |
ISBN | 2-905213-30-2 |
Les temps passats - Les temps passés - Joan-Ives Roier
Ces 151 sonets découpent une existence comme autant de fenêtres ouvertes sur « les temps passés », dans la région natale de Forcalquier ou ailleurs : scènes secrètes, paysages insolites, portraits pittoresques, plaisirs minuscules, drames intimes. Jean-Yves Royer nous raconte sa vie, ou plutôt égrène ses souvenirs par séquences discontinues calibrées par les 14 vers réglementaires scandés et rimés avec une rigueur classique. Et quand le nombre se fait trop étroit, il agence des cycles de sonnets pour évoquer tel épisode de sa vie. Il en faut bien six pour détailler ce repas mémorable et touchant dévoré un jour de permission pendant son service militaire dans une improbable auberge de campagne tenue par un vieux couple, et douze pour raconter sa première affectation d'instituteur au Villard-Bas d'Allos dans une maison hantée.
De son maître Bellaud de la Bellaudière dont il est nourri, Jean-Yves Royer a repris, outre le titre inversé et le nombre de sonnets de son dernier recueil, la fantaisie baroque, la métaphore inattendue et concrète, une parole poétique à la fois spontanée, puissante et maîtrisée, le goût des plaisirs de la table et du lit, un érotisme salubre et cru. Ces « Temps passés » sont 151 plats savoureux et jubilatoires servis par un poète maître-queux dans une langue provençale naturelle et drue.
Avec une version française de l'auteur.
Éditions Jorn.
A noter que Renat Sette a mis en musique certains de ces poèmes dans son disque "La vida fin finala".
L'auteur:
Jean-Yves Royer est né à Forcalquier, dans les Basses-Alpes, ville où il a grandi et auquel il est toujours resté très lié. De sa grand-mère, il a retiré l'héritage occitan traditionnel, aussi bien dans le domaine de la langue (expressions, dictons, proverbes, chansons) que dans celui du quotidien où la cuisine tient une place de choix. Psychologue de formation, il a exercé plusieurs métiers : enseignant, berger, acteur, peintre, sommelier professionnel, en pratiquant en outre l'archéologie et la sculpture. Il a abordé la culture occitane, notamment d'après la perspective de la vie quotidienne au Moyen-Âge des gens du Midi. Auteur d'ouvrages concernant l'histoire locale, Royer a édité plusieurs manuscrits occitans médiévaux. Depuis 1962, il collabore à de nombreux périodiques.
En tant qu'auteur de littérature occitane (il est aussi conteur), il a commencé à publier des textes dès 1967 (dans Viure).
Extrait:
La luna ei dins son plen e lo vuege dins ieu
creisse coma un chiron s'entrauca dins la fusta ;
faudriá que lo fustier vèngue d'una man justa
xilofenar mon còr en me durbent lo sieu ;
ansin pòst còntra pòst, seguent l'èime dau riu,
anariam a la mar rejónher la flibusta ;
oblidariáu ailà ce que me tarabusta
e lei sinhs clavelats tot de lòng de mon fieu.
Ailàs siáu pas de bòsc, ni l'aiga dei lagremas
a jamai fach un flume, e n'ai pas coma remas
que dos braç auborats dins l'aire bracegent ;
laisso donc lo chiron que contúnie son òbra
e, reduch a sa pèu, fague d'una manòbra
de mon còr un balon amont voletegent.
La lune est pleine et le vide en moi
croît comme un ver trouant le bois ;
il faudrait que le menuisier vienne d'une main experte
xylophéner mon cœur en m'ouvrant le sien.
Ainsi, planche contre planche, en suivant le courant,
nous irions à la mer rejoindre le flibuste ;
là-bas j'oublierais ce qui me tarabuste,
et les nœuds cloués le long de mon fil.
Hélas je ne suis pas de bois, ni l'eau des larmes
n'a jamais fait un fleuve, et je n'ai comme rames
que deux bras levés brassant l'air ;
je laisse donc le ver continuer son œuvre
et, réduit à sa peau, faire d'une manœuvre
un ballon de mon cœur, qui volette là-haut.
Près de la Font de Lone un bouquet de grands pins ondule doucement. Là-haut l'air tiède agite les branchages et berce en chantonnant les cônes qui s'y blottissent. Avant c'est l'Oustalet, juste au bord de la route, couleur de terre cuite et de clé rouillée, dont la porte a toujours été fermée, peut-être honteux de quelque vieux chagrin...
Critique de presse:
"Un événement poétique de première importance. La souffrance n'a rien de romantique". Alain Barthélemy dans le mensuel Aquò d'Aquí (n° 194) en avril 2005.
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