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L-ATS-10
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Tua culpa - Robèrt Lafont. Un roman policier... et un style qui s'affirme, annonçant les grandes oeuvres narratives suivantes. Collection A Tots 10, I.E.O. Edicions.
Type | Broché |
Année | 1974 |
Langue | occitan (provençal) |
Pages | 150 |
Format | 11 x 18 cm |
Distributeur | IEO edicions - IDECO |
Label | A tots |
ISBN | 9114 |
Tua culpa - Robèrt Lafont - ATS 10
Après le roman autobiographique, le récit camarguais, le conte philosophico-fantastique et la fiction apocalyptique, Robert Lafont aborde ici un genre qu’il n’avait pas encore traité : le roman policier.
A son retour de la guerre d’Algérie, Boris est entré dans la police. Il est maintenant flic à Marseille et s’est acheté une petite maison pour les fins de semaine, non loin d’un village.
Un jour, Léon, le patron du café-tabac, et Masson, le camionneur, évoquent devant lui la récente disparition du mari de la belle Marta qui vit au Mas de la Combe, un mas voisin qu'il peut voir de sa fenêtre. Une affaire de drogue ? Un meurtre ?
Collection A Tots n°10, IEO Edicions.
L'auteur:
Robert Lafont (Nîmes, 16 mars 1923 - Florença (Itàlia), 24 juin 2009) était poète, penseur, essayiste, linguiste, écrivain de théâtre, historien (de la littérature et médieviste), homme politique, romancier, polyglotte... et grand amoureux de la langue occitane !
L’occitan de Lafont lui est probablement venu de ses grands-parents, tous deux nîmois, qu’il côtoyait pendant les vacances et, peut être même, pendant certaines années scolaires.
Extrait:
« ... A cabussat dins lo sòm tre jagut. Mai s'es desrevelhat sovènt d'un pantais a un autre. Picava dei dos ponhs sus la cara moligassa de Leon. Lo sang rajava,li banhava lei mans qu'aviá onchosas e que lei deviá totjorn eissugar a una pelha. « Una pelha d'òme », roncava Leon. Leon èra Fornier e Borís s'eissugava lei mans a sei gautas, a sei parmèlas, en li laissant de regas de sang negre. Masson risiá e fasiá rèn que recitar : « Una pelha... Una pelha... ». I aviá dins lo canton escur de la sala una forma de femna drecha. Borís de còps se desvirava pèr la vèire, mai ela bolegava pas, se teniá dins l'ombra, s'escondiá, disiá pas un mot. Leon de drech virava l'esquina, e Masson golava : « Barratz la pòrta, sacrebieu. Vesètz pas qu'ela pòt plus alenar ! « . La pòrta èra dubèrta : se desvistava una carriereta de vilatge cabil. Era jorn defòra e nuech dedins.... »
Traduction en français:
"Il a plongé dans le sommeil, aussitôt couché. Mais il s’est réveillé souvent, d'un rêve à l'autre. Il cognait des deux poings sur la figure mollasse de Léon. Le sang giclait, lui trempant les mains qu’il avait poisseuses et qu’il devait toujours essuyer à un chiffon. 'Une loque humaine', lança Léon. Léon était Fournier et Boris s'essuyait les mains à ses joues, à ses paupières, en y laissant des sillons de sang noir. Masson riait et ne faisait que répéter : 'Une loque... Une loque...' Il y avait dans le coin obscur de la salle une silhouette de femme debout. Boris parfois se retournait pour la voir, mais elle, elle ne bougeait pas, elle se tenait dans l'ombre, elle se cachait, elle ne disait pas un mot. Léon à droite tournait le dos et Masson gueulait : 'Fermez la porte, sacrebleu. Vous ne voyez pas qu’elle ne peut plus respirer !' La porte était ouverte : on pouvait entrevoir une petite rue de village kabyle. Dehors, il faisait jour et dedans, la nuit..."
Avis critique:
C'est dans cette oeuvre, pourtant jugée mineure, que "la langue de Robert Lafont devient aussi sensuelle que ce qu’elle exprime, noyaux bruts de désirs et de passions qui s'entrechoquent comme des silex, diffusant feu, étincelles et malheur" (Jean-Frédéric Brun).
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