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1907 La route des gueux - Léon CORDES (roman). Première édition du roman écrit par Léon Cordes en 1948 dont le manuscrit, inédit, a été retrouvé par sa fille Magali, en 2016. Le lecteur prendra plaisir à retrouver l'ambiance des villages du Midi de la France, du temps de Marcelin Albert, où l'âme du peuple vigneron se révèle. Un roman authentique. CS Prod - Éditions Christian Salès.
Type | Broché |
Année | 2023 |
Langue | Français |
Pages | 256 |
Format | 15 x 21 cm |
Distributeur | Éditions Christian Salès |
Label | CS Prod |
ISBN | 979-1-09351-812-1 |
Code Distributeur | ECS23 |
Bonus | 2 poèmes de Léon Cordes |
1907 La route des gueux - Léon CORDES (roman)
"1907 La route des gueux" est la première édition du roman écrit par Léon Cordes en 1948 dont le manuscrit, inédit, a été retrouvé par sa fille Magali, en 2016.
La route, toute droite, coupe la plaine méditerranéenne en deux, depuis Cabezac et sa bordure d'oliviers, jusqu'au pont du canal du Midi. Des vignes, des vignes encore, dont les dernières vagues escaladent l'amphithéâtre de garrigues embaumées où s'inscrit Argeliers.
C’est là, en 1907, que l’initiative d’un modeste cafetier va faire naître puis éclater le plus grand soulèvement populaire que la région ait connu.
Léon Cordes a rencontré les hommes humbles mais avisés qui ont su opposer une détermination calme mais sans faille aux griffes de Clemenceau. Si la vérité historique est totalement respectée, l’auteur a su habilement entrecroiser intrigues politique et amoureuse sur fond d’une grande humanité.
Le lecteur prendra plaisir à retrouver l'ambiance des villages du Midi de la France, du temps de Marcelin Albert, où l'âme du peuple vigneron se révèle. Un roman authentique.
Préface et notes historiques : Rémy Pech.
12 chapitres, termes et expressions languedociens traduits dans le texte, plan du territoire du roman.
CS Prod - Éditions Christian Salès.
Présentation vidéo du livre par ses enfants Magali et Michel, avec Christian Salès:
Extrait de la préface:
Argeliers est un gros village languedocien, sur la « route minervoise » qui, entre plaines et garrigues, vignes et canal, joint Béziers et Carcassonne. C’est Narbonne, la ville la plus proche que rallièrent le 11 mars 1907, 87 vignerons de ce village, pour apostropher la Commission parlementaire dépêchée par le gouvernement Clemenceau. Ils réclamaient d’urgence une loi réprimant les fraudes et régulant un marché des vins plongé depuis 7 ans dans un profond marasme, au point d’acculer toute une région à la misère. Ce fut le départ de la plus formidable mobilisation paysanne qu’ait connue la France du XXe siècle.
Juché sur un mourel, le noyau ancien du village abrite la maison natale de Marcelin Albert. À partir du milieu du XIXe siècle, une véritable petite ville se développa autour, faisant converger ses avenues rectilignes vers une esplanade, la Promenade, sur laquelle donnaient plusieurs cafés et même un théâtre. Belles demeures aux balcons fleuris, petites caves, écuries et remises attenantes témoignent d’une vie trépidante placée sous le signe d’une seule production : le vin.
Les villageois d’Argeliers s’intitulèrent eux-mêmes les Gueux, parfois les Jacques, pour mieux clamer leur misère à la face de leurs concitoyens et des élus à court d’inspiration face à la crise viticole. Mais en réalité, c’étaient, comme l’a très bien observé le grand historien américain Eugen Weber, des paysans modernes, bien équipés, bien éduqués, combatifs et solidaires. En quelques semaines, ils surent forger un outil très efficace de mobilisation, le « Comité de Défense Viticole », aussitôt imité dans tout le vignoble languedocien et catalan par une myriade de comités qui se placèrent sous sa houlette. Argeliers, pour la durée d’un printemps, devint la capitale d’une grande région. Ils surent inventer une pratique de meetings dominicaux précédés de défilés pacifiques de plus en plus nombreux, impeccablement orchestrés, appelés par un journal rédigé sur place : Le Tocsin. Ils fournirent à cette révolte un leader qui sut incarner leur misère et leurs revendications, l’un d’entre eux, vigneron et cafetier à ses heures : Marcelin Albert.
[...]
Extrait: « Lo darrier crostet » [Le dernier croûton] Pancarte brandie par les Gueux en 19071.
La route, toute droite, coupe la plaine en deux depuis sa bordure d’oliviers à Cabezac jusqu’au pont de la Province. A droite, l’infini moutonnement des vignes prolongé de ciel. A gauche, des vignes encore dont les dernières vagues escaladent l’amphithéâtre de garrigues où s’inscrit Argeliers.
Par cette belle après-midi à peine venteuse d’octobre 1906 la route était déserte, ou presque, deux silhouettes seulement se découpant sur la blanche perspective dont les pampres viennent en rampant lécher les bas-côtés: ici une jeune fille, là-bas un clochard cheminant parallèlement vers le village déjà proche. Les chants des vendangeurs, le cahotement des lourdes charrettes pesamment chargées n’avaient plus maintenant d’échos dans la plaine.
Trois chemins secondaires relient la route à Argeliers, tous trois rectilignes et convergeant vers le coeur du bourg. Dédaignant le premier le clochard obliqua un peu plus loin, cependant que Catherine, un panier d’azeroles au bras, prenait allègrement la
voie la plus courte.
Toute activité semblait à présent concentrée dans les caves où arrivaient, assourdis, les cris des hommes affairés au rythme cliquetant des pressoirs. Une odeur forte de vinasse vous prenait à la gorge dès l’entrée du village. Les abeilles soûles de sucre, de moût et de lumière, dansaient leur farandole laborieuse dans la transparence du soleil couchant. La trogne illuminée du mendigot s’exalta elle aussi de ce relent bachique. C’était un doux vieillard, ivrogne et sympathique, dont l’accent disait qu’il n’était pas du pays, mais le pays l’avait adopté et il y trouvait toujours son maigre croûton, quelques couennes rances et ce vin du Bon Dieu - ainsi disait-il - qu’il allait régulièrement cuver toute la nuit dans un endroit connu des pauvres.
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1907 La route des gueux - Léon Cordes - Extrait du roman
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