La cosmocritica - Robèrt Lafont

La cosmocritica - Robèrt Lafont

Dètz istòrias pèr nòstre temps

Ces dix histoires pour notre temps sont un raccourci de toute l’histoire de l’humanité... ou presque, depuis l’origine de la vie jusqu’à l'apocalypse finale.
Vous verrez par exemple comment les cafards sont un brouillon du Créateur (Lei babaròtas) et ce qu'il advint d'un accélérateur de particules en construction à Canjuers (La malaventura dau trauc negre). Vous apprendrez que l'Homo erectus n'était pas fait pour se tenir debout et que le crâne fossile trouvé à Fontségugne était celui d'un être à double cerveau (L'òme de Fontsegunha)...
Le livre s'achève sur une guerre du pétrole qui tourne en guerre nucléaire (Lo mond segon George W. Bush Jr).
Heureusement, quelques humains survivent à la catastrophe, parmi lesquels le narrateur – évidemment, sinon, qui raconterait tout cela ?Mais, dit-il, toutes ces histoires ne sont que fariboles.  
Fariboles, vraiment ?  

Poète, philosophe et conteur, parfaitement au courant de l’actualité de ce début de 21e siècle, Robert Lafont nous confronte, le sourire aux lèvres, au non-sens et au néant de notre monde.

IEO Edicions.

L'auteur:

Robert Lafont (Nîmes, 16 mars 1923 - Florença (Itàlia), 24 juin 2009) était poète, penseur, essayiste, linguiste, écrivain de théâtre, historien (de la littérature et médieviste), homme politique, romancier, polyglotte... et grand amoureux de la langue occitane ! L’occitan de Lafont lui est probablement venu de ses grands-parents, tous deux nîmois, qu’il côtoyait pendant les vacances et, peut être même, pendant certaines années scolaires.

Extrait:

Le livre commence ainsi:
"Èra un tèms ont l'umanitat pensadissa e educada, que cèrca totjorn garrolha a l'òrdre naturau dei causas, se pausava una question gaire nòva, mai qu'amb lo progrès dei coneissenças veniá tissosa e mai angoissosa, en fasènt coma un trauc dins lo plen dau sabentitge : queta es l’origina de la vida ? Coma vai que nòstre planèta que vira colhon sus son orbita, dins un sistèma solar que Copernic a tan bèn mes a l’ora, aga recebut aquela beluga que tremuda la calama universala, lo bèu dormir dau minerau e lo sangflac dei placas continentalas e, non contènta de metre aqueu sabèm pas qué au cueu deis amibes que lei fai trefolir, se permet de giblar lo tèmps ai ratigàs de l’evolucion e, coma foguèt provat pèr lo sénher Darwin, amb una traça d’elipsoïd finís per faire una cacalausa e amb un morre de monina un sorire escalugant per la Rice." (p. 7)

Traduction en français: "C'était un temps où l'humanité pensante et éduquée, qui cherche toujours querelle à l'ordre naturel des choses, se posait une question guère nouvelle mais qui, avec le progrès des connaissances, devenait agaçante et même angoissante, comme un trou dans le plein du savoir : quelle est l'origine de la vie ? Comment se fait-il que notre planète, qui tourne bêtement sur son orbite, dans un système solaire que Copernic a si bien mis à l'heure, ait reçu cette étincelle qui métamorphose le calme universel, le bon sommeil du minéral et le flegme des plaques continentales et, non contente de mettre ce je ne sais quoi au cul des amibes qui les fait tressaillir, se permet de plier le temps aux accès de l'évolution et, comme cela fut prouvé par monsieur Darwin, finit par faire d’une loque d'ellipsoïde une hélice et d’un museau de guenon un sourire étincelant par codage des données."