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Un grand eissam de mots - Un grand essaim de mots - Jean-Claude Forêt

L-9782357401662

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Un grand eissam de mots (Un grand essaim de mots): Chants e cants  - Jean-Claude Forêt nous livre des chants du nord et dels cants dau sud qui célèbrent la nature avec ses gens et les "abeilles industrieuses" qui y butinent les mots.

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Fiche de données

TypeBroché
Année2013
LangueFrançais + Occitan
Pages196
Format16,5 x 11 cm
DistributeurEMCC
Labelcollection Régionales
ISBN978-2-35740-166-2

Plus d'infos

Un grand eissam de mots : Chants e cants  - Jean-Claude Forêt
Un grand essaim de mots : Chants

Un grand essaim de mots bourdonne dans la tête du poète, qui se plaît à filer la métaphore apicole... Les mots font le poème comme les abeilles le miel, mais ici l'essaim est double : il comprend les abeilles vivaroises et les languedociennes, qui feront, selon le pays et sa flore, "miel de bruyère ou de garrigue", de goût différent.

Il s'agit dans les deux cas, mais surtout dans le parler périphérique qu'est le vivarois, de lutter contre le silence et l'oubli des mots et, en dernière instance, contre le temps et la mort. La garrigue est devenue muette, mais plus encore le Vivarais. Pour faire vivre ces abeilles-mots qui sont comme les âmes de leurs locuteurs disparus et tout ce qui nous reste des générations englouties, l'auteur a recouru à l'oralité populaire, à ses dictions et formulettes. Or formulette implique forme: Un grand essaim de mots est une recherche permanente de formes.

Ces chants du nord et cants du sud célèbrent la nature avec ses gens et les "abeilles industrieuses" qui y butinent : les mots.

Bilingue français-occitan (nord occitan ou languedocien, selon les poèmes).

Éditions EMCC, collection Régionales.

L'auteur:

Né à Lyon, Jean-Claude Forêt découvre l'occitan en Ardèche dans ses jeunes années. Découverte décisive. Il n'a cessé depuis lors de le parler, de le lire et de l'écrire, dans deux de ses variétés, vivaroise et languedocienne. Longtemps professeur de français, il enseigne maintenant la langue et la littérature occitanes à l'Université Paul-Valéry de Montpellier.



Extraits:

Amic d’enfança

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

Qu’èra le temps de cortas braias
quand le monde se vei d’en bas
grenadinas dobe las palhas
vormèla que pendola au nas.
Fasiam cabanas de chalaias
batiaus de noeitz per le bachàs.
Quau temps ieura es passat per malhas.
Èrem urós zò saviam pas.

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

Companh de juec e mai grand fraire
mon grand amic èra un tilhòu.
Sus sas espatlas de lutaire
sautavo coma un eschiròu.
Quand siàs petit qu’es per te plaire :
sentir tan naut petar ton cuòu.
Tèrra adiusiatz ! Viviau en l’aire :
chanja pas d’elements qui vòu.

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

Mon milafòlha me parlava
en mila lenga’ au ventolet.
M’a dit los secrèts de la sava
e de la ratja a mi solet.
Brancha son braç me balandrava
m’achatissia fòlha son det.
Si vos disiau tot çò que savo
ne’n rogirián gralha e grilhet.

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

Èra mai un amic que grata :
sa ruscha esgraunha mos genons
chamisa en piaç pèl que s’esfata
Diu mòrt en croeitz preiatz per nos !
Mas qu’es tot quò per un pirata ?
Sarra le mast ! Vira en chançons !
A l’abordatge la merlata !
La mar nos cròssa e vent dessós !

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

Ombra e soleu sus mas espatlas
coma una plèva en plen meijorn.
Cinglo la nuet vèrs las estialas
diens un ciau pregond com un gorg.
Perfum de las flors verda’ e pallas.
Vacança’ enfança estiu tròp cort.
Adiu tilhòu ! Sens tu plus d’alas.
Ai tochat tèrra : es sens retorn.

Urós l’òme que pòt saver
de las viaas l’èstre e la semblança.
Plus urós qui poguèt aver
un arbre per amic d’enfança.

(p.29).



Ami d’enfance

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

C’était le temps de brailles courtes
quand le monde se voit d’en bas
les grenadine’ avec la paille
et la morve qui pend au nez.
Faisions cabanes de fougères
bateaux de noix pour l’abreuvoir.
Ce temps-là est passé par mailles.
Étions heureux, n’en savions rien.

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

Copain de jeu grand frère aussi
mon ami était un tilleul.
Sur ses épaules de lutteur
je sautais comme un écureuil.
Étant petit c’est pour te plaire :
sentir si haut péter ton cul.
Terre adieu ! Je vivais en l’air :
change pas d’éléments qui veut.

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

Mon millefeuilles me parlait
en mille langues dans le vent.
M’a dit les secrets de la sève
et des racine’ à moi tout seul.
Branche son bras me balançait
me chatouillait feuille son doigt.
Si je disais ce que je sais
en rougiraient grillon, corneille.

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

C’était même un ami qui gratte :
l’écorce écorche mes genoux
chemise en lambeaux peau en sang
Dieu mort en croix priez pour nous !
Mais qu’est cela pour un pirate ?
Serre le mât ! Vire en chansons !
À l’abordage la merlette !
La mer nous berce et vent dessous !

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

Ombre et soleil sur mes épaules
comme une pluie en plein midi.
Cingle la nuit vers les étoiles
dans un ciel profond comme un gouffre.
Parfum des fleurs couleur vert pâle.
Vacance’ enfance été trop court.
Adieu tilleul ! Sans toi plus d’ailes.
J’ai touché terr’ : c’est sans retour.

Heureux l’homme qui peut savoir
des choses l’être et l’apparence.
Plus heureux qui a pu avoir
un arbre pour ami d’enfance.

(p.28. Traduction de l’auteur).




Sant Chin

Diumenge daus Rampalms.
L’esglisa las pòrtas badaas sus un matin de prima.
En chiera la curat legís l’evangèli de la Passion.
Un chin passa davant l’esglisa
s’arrèsta per levar la pauta
sentina gaita de defòra
escota le curat contar
los patiments de Nòstre Sénher.
Gràcia dau Ciau miracle de la prima
le chin sent borronar en ielo la preséncia de Diu.
Escota reculhit tota la messa.
Quand ven la comunion se sarra de la Santa Taula
Tira la lenga.
Ielo mai vòu minjar le còs de Diu
per faire son salut coma ven d’auvir dire.
Grand esmai diens l’esglisa.
Òm l’essampelha òm l’eissolenta
òm l’eschampa defòra per charreiras.
Es tan despotentat le chin tan triste e deçauput
que vei pas venir la veitura e se fai espòutir.

Que faire de la fe d’un chin ?
La fe d’un chin ofensa Diu ?
Ofensa mai que mai los òmes.
Sant Chin, preiatz per mi.


(p. 85).



Saint Chien

Dimanche des Rameaux.
L’église portes ouvertes sur un matin de printemps.
En chaire le curé lit l’évangile de la Passion.
Un chien passe devant l’église
s’arrête pour lever la patte
renifle observe du dehors
écoute le curé conter
les souffrances de Notre Seigneur.
Grâce du ciel miracle du printemps
le chien sent germer en lui la présence de Dieu.
Écoute recueilli toute la messe.
La communion venue s’approche de la Sainte Table.
Tire la langue.
Lui aussi veut manger le corps de Dieu
Pour faire son salut comme il vient de l’entendre.
Grand émoi dans l’église.
On le bouscule on l’injurie
on le jette dehors dans les rues.
Il est si disloqué le chien si triste et si déçu
Qu’il ne voit pas venir la voiture et se fait écraser.

Que faire de la foi d’un chien ?
La foi d’un chien offense-t-elle Dieu ?
Elle offense surtout les hommes.
Saint Chien, priez pour moi.

(p. 84. Traduction de l’auteur).

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