0 0
 

Élément(s) ajouté(s) récemment

Aucun produit

Livraison gratuite ! Livraison
0,00 € Total

Commander

Produit ajouté au panier avec succès

Quantité
Total

Il y a 0 produits dans votre panier. Il y a 1 produit dans votre panier.

Total produits TTC
Frais de port (HT) Livraison gratuite !
Total TTC
Continuer mes achats Commander

Auteurs/Artistes

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU

L-9782810704996

Neuf

Sous réserve (réapprovisionnement nécessaire)

22,00 €

Le Rococo d’Oc - Livre d'anthologie sur la poésie en langue occitane de l'époque "rococo" (1690-1789) par Jean-François COUROUAU

Plus de détails

STATIC BLOCK

Fiche de données

TypeBroché
Année2017
LangueFrançais + Occitan
Pages392
Format13,5 x 22 cm
DistributeurPresses Universitaires du Midi (PUM)
Labelcollection Interlangues
ISBN978-2-8107-0499-6

Plus d'infos

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU

Au XVIIIe siècle, la poésie en langue occitane fait partie de la vie quotidienne. Elle est pratiquée dans les milieux populaires, à l’occasion de festivités, mais aussi au sein de l’élite cultivée, dans des milieux pourtant acquis à la maîtrise du français. Cette anthologie, la première du genre pour cette époque encore mal connue de l’histoire littéraire occitane, regroupe 80 textes, poèmes ou extraits de poèmes, traduits, présentés et annotés. Elle permet de mesurer la vitalité et la diversité d’une création poétique qui s’inscrit dans le vaste courant du rococo européen. Un esprit léger, un humour subtil, le mélange des genres, une grâce indéfinissable caractérisent une écriture qui en même temps, en posant un regard nouveau sur la réalité des travaux et des jours et en accueillant des formes empruntées à l’oralité ambiante, fait preuve d’une profonde originalité.

Collection «Interlangues» sous la direction de Jean-Luc Nardone.

Éditions Presses Universitaires du Midi (PUM), Toulouse.

L'auteur:

Jean-François Courouau est maître de conférences habilité à diriger des recherches en littérature occitane moderne à l’université Toulouse - Jean Jaurès. Il a récemment dirigé la première synthèse consacrée à la création en langue occitane au XVIIIe siècle dans laquelle il s’est notamment intéressé à la riche – et méconnue – production poétique occitane du Siècle des lumières.

Extrait de l'introduction:

Quelque part dans une ville du Languedoc, mettons à Toulouse ou à Montpellier, dans un salon lambrissé, ou en Provence, sur la terrasse arborée d'une de ces maisons de villégiature qu'on appelle bastides. Un groupe d'amis est réuni. On se livre aux plaisirs de la conversation sur les sujets du temps, grands ou petits ; on lit des poèmes qu'on commente ensuite. On rit d'un bon mot ou d'une tournure spirituelle, on admire une formule ingénieuse. Cette société élégante s'exprime dans le français de son époque, parfaitement maîtrisé, mais aussi, peut-être autant, dans la langue du lieu, qu'on appelle patois ou provençal, si on est en Provence, ou, plus rarement, langue d'oc. Parmi les poèmes qu'on a lus, certains, parfois la plupart, voire tous, ont d'ailleurs été composés dans cette langue.
Cette scène n'est pas imaginaire. Tout au long du XVIIIe siècle, les témoignages sont nombreux qui permettent de reconstituer la vie oisive et apparemment insouciante d'une partie de la population méridionale, plutôt socialement favorisée, qui aime s'adonner à une poésie écrite dans une langue que nous appelons de nos jours l'occitan. Dans les toutes premières années du siècle, un auteur comme Jean de Cabanes illustre parfaitement cette forme de sociabilité raffinée qui associe la création littéraire, l'usage du provençal et une diffusion dans des cercles amicaux restreints. Un de ses cent contes versifiés, intitulé «La Counversacien», met en scène plusieurs conteurs successifs, des deux sexes, chacun racontant son histoire, ensuite reprise et discutée par le groupe d'amis. Le conte proprement dit, avant de se subdiviser en sous-unités, débute par une présentation qui pourrait passer pour le manifeste d'une certaine pratique de la littérature :

De toutei lei plezirs de la vido civilo,
Trobi ren de tant doulx que la counversacien.
Pourveu que sié libro et tranquilo,
Et leis actours d'egualo proufessien :
Que se trate d'uno matiero,
Noun pas relevado en maniero,
Qu'un soulet entre tous n'en poüesque décidas ;
May que cadun, parlant per empouleto,
Digue soun sentiment a part,
Se jujo sa pensado netto :
Que degun fasse lou serious ;
La guayeta ten leis esprits alerto,
Quauque boüen conte sus cuberto,
Vequi ce que crezi lou mious.
Coumo ferian un jour dins sarteno bastido,
Ounte se trouberian uno troupo chauzido
D'amigos & d'amis, tous guays, et ben dispos
A dire chaqun de bouëns mots.

De tous les plaisirs de la vie en société, je ne connais rien de plus doux que la conversation. Pourvu qu'elle soit libre et tranquille, et les acteurs d'égale profession ; qu'il s'y traite d'une matière non pas difficile au point qu'un seul parmi tous en puisse décider, mais que chacun, parlant à son tour, dise son sentiment séparément, s'il juge sa pensée claire, et que personne ne se prenne au sérieux : la gaieté tient les esprits en alerte.
Quelque bon conte sur le tapis, voilà ce que je crois le mieux, comme nous fîmes un jour dans une certaine bastide où nous nous retrouvâmes, toute une troupe choisie d'amies et d'amis, tous gais et bien disposés à dire chacun de bons mots.

Ce commerce poétique, mené en provençal, repose sur plusieurs notions clés. La liberté (libro] s'impose comme un principe central en relation avec la recherche du plaisir immédiat. Dans le champ littéraire, cette liberté correspond à un rapport plus lâche avec les contraintes thématiques et formelles héritées des époques précédentes. Elle s'appuie sur la valorisation du goût individuel, de l'instinct, d'un sentiment qu'il faut exprimer, selon Cabanes, a part séparément, chaque individu étant légitimement porteur de goûts et de penchants qui lui sont propres. Tous les interlocuteurs sont égaux entre eux et aucun n'est en mesure d'imposer ses règles et ses critères aux autres. Le sujet de la conversation - et donc sa matiero - ne doit pas non plus ressortir à la pédanterie, au serious, synonymes d'ennui. Fondamentalement, la maniero importe donc autant, sinon plus, que la matiero. Ce rejet du sujet trop élevé (relevado) va de pair avec la recherche d'une joie (la guayeta, tous guays) que doit procurer la conversation, ici métonymie de l'activité poétique, plaisir à la fois individuel et social, spontané dans son sentiment et maîtrisé, clair (pensado netto), joyeux dans son expression. Un tel exercice est destiné à procurer un plaisir - immédiat - d'ordre intellectuel, spirituel, le maître-mot étant, ici au pluriel, leis esprits, dont l'acuité est rendue plus vive (alerto) par la formulation et la compréhension des bouëns mots qui viennent émailler les discours. La saillie, la pointe, la plaisanterie, la surprise, autant de jeux que l'esprit se réserve à lui-même et qui constituent, au-delà des contes de Cabanes et de l'ensemble de son oeuvre, la marque de fabrique de toute une esthétique propre à son siècle : le rococo.

Avis

Aucun commentaire client pour le moment.

Donnez votre avis

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU

Le Rococo d’Oc - Livre d'anthologie sur la poésie en langue occitane de l'époque "rococo" (1690-1789) par Jean-François COUROUAU

Donnez votre avis

Télécharger

Le Rococo d’Oc - Introduction

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU - Extrait de l'introduction

Télécharger (143.55k)

Le Rococo d’Oc - Sommaire

Le Rococo d’Oc - Une anthologie poétique (1690-1789) - Jean-François COUROUAU - Table des matières

Télécharger (66.67k)