Poèmas occitans - Poèmes occitans - Fernand Barrué

Poèmas occitans - Poèmes occitans - Fernand Barrué

Fernand Barrué fut un poète discret, peu publié de son vivant et oublié après sa mort.

Pour réparer un injuste oubli, nous publions ses trois recueils poétiques occitans.

Le premier, Morceaux de vie quotidienne, est écrit dans le languedocien du pays castrais. Composé pendant la guerre, il comprend des poèmes « d'actualité », dénonçant l'Occupation, le marché noir, la misère des temps. Il comprend aussi des poèmes de souvenirs évoquant le village d'enfance, les saisons et les jeux, les travaux et les jours.

C'est dans son second recueil, Poussiéreuses arantèles d'un lumignon éteint, que Barrué atteint la maturité poétique en recourant paradoxalement à son gascon d'enfance. Affranchie des règles de versification, cette suite de poèmes est écrite sous le signe de l'eau : eau morte des canaux et des étangs, eau vive de la Save. Le fil de l'eau se tresse avec le fil du temps et nous emporte dans le gouffre final comme chez Apollinaire. Regrets des amours mortes, noirceur et mélancolie, solitude et poussière d'une vie sur le déclin s'expriment dans une fluide musicalité : « Et la poussière recouvre le vieux souvenir mort / dans les cendres froides du pauvre coeur. »

Car Barrué était aussi un musicien qui jouait de plusieurs instruments, comme en attestent les sept courts poèmes du dernier recueil, Musique.

Bilingue occitan-français (traduction en français de Joan Thomàs et de l'auteur).
Éditions Jorn.

L'auteur:

Fernand Barrué fut un poète discret, peu publié de son vivant et oublié après sa mort. Né à Lévignac en 1891, mort à Rieumes en 1956, deux communes gasconnes du bassin de la Save (31), il fut professeur de mathématiques à Castelsarrasin puis à Castres, avant de se retirer dans sa région natale.

Contenu:

- Pecics de vida vidanta = Morceaux de vie quotidienne
- Poscosas arantèlas d'un carelh escantit = Poussiéreuses arantèles d'un lumignon éteint
- Musica = Musique

Article de presse: Fernand Barrué, le poète occitan, quitte l’oubli.
"Sur la Sava vau sovent amb mon gabarrot" (Je vais souvent sur la Save avec ma gabarre), est un des vers des poèmes en occitan de Fernand Barrué, dédiés à son village natal. Fernand est né à Lévignac dans une maison près de la Save en 1891. Il était l’oncle de Bernard Chwartz, notaire, ancien maire de Lévignac. Après ses études, Fernand Barrué a été instituteur à Revel, puis professeur de mathématiques à Castres. Il prendra sa retraite chez sa sœur à Rieumes où il mourra en 1956. Il a été inhumé au cimetière de Lévignac. Ce poète lévignacais oublié, avait plusieurs cordes à son arc, féru de musique classique, il était lui-même musicien et jouait de plusieurs instruments dont un "pianola" que conserve sa famille. D’une manière originale, son œuvre poétique composée de 4 recueils, vient d’être éditée par Jean Thomas aux éditions "Jorn", avec une traduction française en vis-à-vis de ses vers en occitan.
Dans ses poèmes de jeunesse, écrits à l’école normale, sont évoqués ses amours déçus et sa vie à Lévignac. La suite de son œuvre est plus enlevée, mais toujours avec l’eau comme toile de fond qui, pareille à la vie, coule et emporte tout. Partagé entre la Gascogne de son enfance et le Languedoc de sa vie d’adulte, c’est avec le gascon de Lévignac que son œuvre a le plus de profondeur et de force. Pour Felix-Marcel Castan dans la revue "OC" : "Fernand Barrué prend sa place parmi les meilleurs poètes gascons". Avec cette publication, c’est enfin la réparation méritée d’un injuste oubli.
Article publié dans La Dépêche du 11/04/2021.