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Auteurs/Artistes

Tròbas 1 (1947-1960) Poèmes 1 - Enric Espieux

L-9782905213507

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Tròbas 1 (1947-1960) Poèmes 1 - Enric Espieux - Premier tome d'une édition bilingue de Claire Torreilles, des poésies d'Henri Espieux, dans l'ordre chronologique de l'écriture. Éditions Jorn.

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Fiche de données

TypeBroché
Année2018
LangueFrançais + Occitan
Pages488
Format14 x 22 cm
DistributeurJorn
ISBN978-2-905213-50-7

Plus d'infos

Tròbas 1 (1947-1960) / Poèmes 1 - Enric Espieux

Les plaquettes de la poésie d'Henri Espieux, de Telaranha a Finimond, sont depuis longtemps inaccessibles. Le recueil le plus conséquent, Jòi e jovent, publié par Jean Larzac en 1974, connaît aujourd'hui le même sort. Les lecteurs de poésie occitane ne connaissent d'Espieux que son renom ou quelques poèmes parus dans les revues Oc, Letras d'òc, Viure.

L'oeuvre est pourtant considérable, en volume et en qualité littéraire. Maltraitée, détruite en partie par son propre auteur, elle subsiste cependant sous la forme de manuscrits conservés au CIRDOC (Centre interrégional pour le développement de l'occitan, médiathèque occitane sise à Béziers) : recueils complets attendant l'édition ou fragments épars, feuilles volantes, carnets. Le fonds a été récemment enrichi d'un don de la famille nîmoise de sa compagne, Raymonde Integlia, qui apporte des éclairages nouveaux sur l'écriture d'Espieux : la tentation épique avec des traductions de Neruda et Nietzsche, la poésie quotidienne, les infinis remaniements, les longs poèmes d'un seul jet.

Les éditions JORN ont donc pris le parti de tout publier, en deux volumes, sous le titre qui lui était cher de Tròbas / Poèmes (en hommage aux troubadours), dans l'ordre chronologique de l'écriture, pour autant que nous avons pu l'établir par des croisements avec la correspondance également conservée au CIRDOC.


Le premier volume réunit les poèmes de 1947 à 1960 et le second ceux de 1960 à 1971: recueils composés, édités ou en attente d’éditions qui n’ont pas vu le jour, feuillets épars, longs poèmes d’inspiration épique ou poèmes du hasard et du banal.


Une présentation rapide et des notes de fin d'ouvrage éclairent les choix éditoriaux, tout en laissant la priorité au texte, selon le principe des éditions Jorn. La traduction est celle de l'auteur quand elle existe - jusqu'au début des années soixante - et à défaut celle de Claire Torreilles qui s'est engagée dans la mise à jour et l'édition de la poésie d'Espieux.


Édition bilingue occitan-français.

Édition de Claire Torreilles, Jorn.


L'auteur:

Henri Espieux, né en 1923 à Toulon, est un des grands noms de la poésie occitane de l'après-guerre et sans doute le poète le moins lu. Vivement impliqué dans l'écriture et dans la construction de l'occitanisme, il vécut à Paris puis à Nîmes où il mourut en décembre 1971.

Contemporain et ami de Robert Lafont, Bernard Manciet, Felix Castan, Bernard Lesfargues, Henri Espieux fut pendant dix ans (1950-60) directeur littéraire de la collection de poésie « Messatges ». Il en assure le rayonnement dans les milieux littéraires et journalistiques des années 1950 où les lettres d'oc cherchent et obtiennent une certaine reconnaissance. Par sa fougue et son talent, l'auteur de Telaranha (1949) est alors le ténébreux porte-parole de sa génération. Il signe dans Oc de brillantes critiques - inspirées de Bachelard - d'une poésie dominée par la haute figure de Max Rouquette. Mais au fil des années, perdant de son insolence, il se replie dans une posture de poète maudit et solitaire, alors qu'il est toujours très attentif aux développements du « génie d'oc » et qu'il entretient une correspondance suivie avec René Nelli, Ismaël Girard, Felix Castan comme avec Robert Lafont puis Jean Larzac. Ses plus beaux recueils, Heimatlos, Jòi e jovent, Sirventès, La nuech lònga. ne sont pas publiés, sans doute parce qu'ils débordent du cadre des plaquettes de la collection « Messatges ». Il finit par créer sa propre collection qu'il appelle « Tròbas », en référence à la poésie des troubadours dont il est nourri. Mais le manque de moyens conduit l'entreprise à un semi-échec. Henri Espieux meurt jeune, à Nîmes, en 1971, dévoré par le cancer et l'angoisse qui ne l'a jamais quitté, mais entouré de ses amis qui rassemblent quelques uns de ses poèmes dans un recueil posthume : Lo temps de nòstre amor, lo temps de nòstre libertat.

Car la poésie fut son seul chemin de liberté, « entre peur et amour du vide », comme l'a écrit Yves Rouquette. Il n'a vraiment vécu que d'en dire la nécessité quotidienne, comme le souffle du vent ou le ressac de la mer :


Un jorn sens son ulhauç es un jorn degalhat,
Un jorn sens aura e sens chavana,
Un jorn sens son poèma.

Un jour sans éclair est un jour perdu,
Un jour sans vent et sans orage,
Un jour sans poème.


Extrait:

 « Que ma patria es de l'escriure...
Escrive a ne morir, que sabe
Que per una part, mendre o màger,
Nosautris òmes, ne viurem.
Fòrt e mòrt. E mai fòrt que mòrt. »

« Car ma patrie est l'écriture...
J'écris à en mourir, certain
Que pour une part, moindre ou considérable,
Nous en vivrons, nous autres, hommes
Fort et mort. Et plus fort que mort

    Henri Espieux, B-es-sif


Article critique du livre:

Né à Toulon en 1923, mort à Nîmes en 1971, Henri Espieux est l'un des grands poètes occitans dont le nom revient souvent quand on évoque les apports majeurs de la littérature en langue d'oc au XXe siècle. Et pourtant son œuvre est largement méconnue. Peu de recueils poétiques de l'auteur ont en effet paru de son vivant : importants certes, mais, pour la plupart, comprenant une vingtaine de pages tout au plus. Deux autres ont cependant vu le jour après sa mort, dont Jòi e Jovent, poème majeur, édité en 1974 par Jean Larzac, à l'IEO.
Ayant longtemps vécu à Paris pour des raisons professionnelles, puis revenu en pays d'oc à la fin de sa vie, Espieux, « en exil » comme après son retour, a écrit presque quotidiennement. L'oeuvre restée manuscrite est abondante. Claire Torreilles, « confrontant sources manuscrites et textes imprimés », a choisi de la publier selon un ordre chronologique « en autant de sections que l'on établirait de recueils distincts », et les éditions Jorn nous proposent aujourd'hui le premier tome de ces Tròbas : celles qui correspondent à la période 1947-1960.

 
« LUIRE DANS LE NOIR »

Paradoxalement, ce qui frappe d'abord, dans cette œuvre éparpillée, c'est l'exigence de construction, de mise en forme, comme le souligne d'ailleurs Claire Torreilles. Comme si tout ce qui échappe, tout ce qui est déchiré, tout ce qui est de l'ordre de la chute et de la perte – avec, au cœur de l’œuvre, la langue et le peuple d'oc en résonance avec l'expérience de l'auteur lui-même - devait trouver une rédemption dans l'écriture. Il est vrai que la vie même du poète, à Paris et ensuite au pays, fut douloureuse. Tous les témoignages des écrivains d'oc qui l'ont côtoyé concordent : la souffrance chez lui allait de pair avec une attitude de dignité et d'extraordinaire noblesse qui avait sa source dans la conscience poétique qui l'habitait.
C'est peut-être Max Rouquette qui a le mieux fait le portrait d'Espieux en quelques mots qui sont autant de traits bouleversants, inoubliables, évoquant : « ce regard, ce pâle visage de prince exilé, ce maigre corps qui était tout esprit » (in revue OC, n° 5, printemps 1972). Aussi le poète limousin Jean Mouzat, qui l'a bien connu à Paris, à la fin de la seconde guerre mondiale, peut-il aller jusqu'à écrire : « Je pense parfois que le pauvre Henri était notre poète maudit, peut-être un Verlaine occitan... » (ibidem). Et Bernard Manciet se souvient lui aussi avec une émotion non contenue de leurs errances de jeunes poètes dans une capitale à peine sortie de la guerre : « Henri m'écrivait maintenant moins souvent, depuis que je ne l'avais plus vu, depuis cette nuit où je le réveillai, et où il m'apparut, plutôt qu'il ne s'éveilla (…) Nous eûmes vingt ans ensemble, vingt ans dans ce Paris encore sombre, où nous galopions comme des rats empoisonnés de son XVIe aux gares, du lettrisme au Lutétia, jusqu'au carrefour Saint-Germain. Et après nous galopions encore la nuit surtout -le jour il avait mal aux yeux- de son bureau du Tourisme au studio où habitait alors mon ami, Bernard de Novembre (...) » (ibidem).
On devine assez, à travers ces témoignages, combien, chez Espieux, la souffrance s'accompagne de la recherche éperdue d'un chant qui soit délivrance. C'est la « lutz dins l'escur », la « lumière dans le noir » du recueil publié par Seghers en 1954 : Luire dans le noir (avec, dans le même ouvrage, des poèmes en wallon d'Albert Maquet).

« De jorns venon puei, lagui e malautiá
Que l'aiga es barrada e que li dançaires
Dançan desenant dins lo clar exili
Qu'a grand giscle cai lòng di seuvas grands.

L'aiga desenant me tòrna mirau,
E miralha en dòu lo gaug dau celèstre... »

« Lors viennent des jours, ennui, maladie,
Où se ferme l'eau, tandis que la danse
Danse désormais dans le clair exil
Qui jaillit le long des grandes forêts.

Et l'eau désormais me revient miroir,
Et reflète en deuil la grâce du ciel... »

Mais la douleur, le naufrage, le deuil, la perte sont en même temps vécus par Espieux à l'échelle de tout un peuple et de sa langue, avec, à l'horizon le rêve d'une libération :

« Li mots que li vòle son delembrats
Dins lo gorg de la carn d'un pòble...

Un sòmni li mourà, ma sobeirana,
Flume resclaus, sòmni d'esclau,
E dins un rèc de lutz, sensas cadenas,
Estela e paga e gaug serà tot çò perdut. »

« Dans le gouffre de la chair d'un peuple
Ils sont oubliés les mots que je cherche...

Un songe les mouvra, ma souveraine,
Fleuve clos, songe d'opprimé,
Et, dans un sillon de lumière, sans chaînes,
Etoile et paix et joie sera qui fut perdu. »

 
[...]

Le présent tome s'arrête aux productions de l'année 1960. Et même si, au fond, Espieux y est déjà tout entier, il ne constitue qu'une première approche.
On attend donc avec impatience le second volume.

Extrait d'un article de Jean-Pierre Tardif, paru sur le blog L'oiseau de feu du Garlaban.

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