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Lettres corses - Michel Miniussi - Bernard Manciet

L-9782950951937

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Lettres corses - Michel Miniussi - Bernard Manciet - Recueil d'un jeu de lettres, de correspondance entre Manciet et le jeune auteur occitan Michel Miniussi, à la manière des Lettres portugaises. Édité par Les Amis de Michel Miniussi.

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Fiche de données

TypeBroché
Année2005
LangueFrançais
Pages108
Format16 x 22,7 cm
DistributeurLes Amis de Michel MINIUSSI
ISBN2-9509519-3-7

Plus d'infos

Lettres corses - Michel Miniussi - Bernard Manciet


Six mois après le décès de l'écrivain occitan Bernard Manciet, trois ouvrages publiés uniquement en français apportent quelques petites nuances au portrait en pied de cet imposant Gascon, fervent catholique, roué et provocateur. 

Le troisième ouvrage, Lettres corses, recueille un jeu de lettres, de correspondance entre Manciet et un jeune auteur occitan, originaire de Nice et trop tôt disparu, Michel Miniussi, à la manière des Lettres portugaises. Qui joua la Mère Supérieure, qui la Sainte Nitouche ? Les deux écrivains jubilent dans le rendu de cette langue incrustée de non-dits, d'allusions, si élégante du XVIIIe siècle. " Dire sans dire, ne dévoiler que le nécessaire, comme un jupon déborde de la robe. Et qui ne connaît l'art religieux des soupirs, des sourires compatissants, des yeux baissés ? Aimer tout compte fait, ne revient jamais qu'à de l'hypocrisie. "



Notre siècle, Michel Miniussi, siècle brutal, nous a fâcheusement pervertis. L'on vous dit tout, et encore plus. L'on vous montre tout, et ce qu'on ne devrait pas montrer. Le siècle du cardinal de Bernis goûtait davantage le « suaviter in modo ».

Voilà donc une Mère Supérieure qui affecte de l'austère autorité, une Sainte Nitouche qui bat des paupières.
L'une ni l'autre ne s'y trompent. Ce sont jeux délicats, en quelque sorte des fruits confits :
« les petites douceurs, les attentions fines se rencontrent souvent chez les Visitandines », un éventail, une bague, une indiscrétion de la main, cela ne mérite tout au plus qu'une dizaine de chapelets, et comme le disait un grand esprit des Lumières : « Cela leur fait si peu de mal, et à nous tellement plaisir... »
Bernard MANCIET

La découverte de ces cinquante-huit lettres est un fait d'importance pour la connaissance de la langue d'Òc du dernier 18e siècle. La fin de la lettre IV permet de dater le tout entre 1767 et 1783. Leur grande valeur est due à deux facteurs : d'abord, il ne s'agit pas ici de littérature plus ou moins réussie, mais d'une écriture issue d'une pratique quotidienne, d'une correspondance, et rien de plus.
Il est certain qu'en ce siècle de grands épistoliers, la présence du français transparaît dans ces lignes, lorsque la langue reprend à son compte les usages d'une culture épistolaire déjà fermement établie.
Il s'agit néanmoins du seul texte niçard de quelque longueur qui nous parvient concernant la période qui s'étend de la fin du 16e siècle jusqu'à la moitié du 19e siècle. Dès 1913, Jules Brès nous en avait signalé la présence dans les archives du Comte de Mougins-Roquefort.
Nous devons cette édition à la bienveillance de Madame Florence Gould, qui acquit le manuscrit en 1947 (uniquement pour sa reliure, un chef d'oeuvre de Compagnon de 1784, accompagnée d'un ex-libris de M. de Pont de Veyle) et nous permit d'en faire une copie dans ses collections de Cannes, peu avant sa mort survenue en 1984.
Une édition critique de l'ensemble des cinquante-huit lettres, due à Frédéric Chiris, paraîtra dans la Revue des Langues Romanes. Dans l'attente, nous publions ici les huit premières lettres, en deux livraisons.
Une transcription en graphie occitane, qui respecte méticuleusement Ies gallicismes, les dialectismes et les italianismes, est due à Frédéric Chiris. Pour une courte introduction au dialecte niçard, nous renvoyons au numéro 1 de la Nòva Tiera d'Òc, page 58 (N.B. selon l'usage languedocien actuel, l'article pluriel écrit « louy » ou « louï » dans l'original, est transcrit « los »).
Michel MINIUSSI


Maquette & Illustration : JM Latapie.

Édité par Les Amis de Michel Miniussi. © Bernard Manciet.



Les auteurs:
 Bernard Manciet est né en 1923 à Sabres, dans les Landes. Après des études à Bordeaux, il est fonctionnaire du Quai d’Orsay jusqu’en 1955, date à laquelle il retourne définitivement dans les Landes, où il se consacre à l’écriture.
Indifférent aux purismes et aux dogmes, se traduisant lui-même du gascon et refusant d’être publié en édition française (il n’acceptait que les éditions bilingues) il est l’auteur d’une œuvre considérable, qui s’impose à la fois comme l’une des plus significatives et des plus atypiques de de la littérature occitane contemporaine.

 Michel Minuissi est né le 15 août 1956. Il passe sa jeunesse à Cannes dans sa famille maternelle, provençale de longue tradition. Vers 17 ans, il entre en contact avec le groupe de langue occitane de Nice et participe activement à la parution de leur revue "la Beluga". Il poursuit ses études universitaires à Montpellier, sous la direction de Robert Lafont et se spécialise dans la littérature occitane dont il devient un élément actif, rigoureux dans son écriture, brillant et créateur.
Conservateur de bibliothèque en Pays d´Oc, il entretient une correspondance riche et régulière avec les écrivains de langue occitane.
Par ailleurs, il écrit et publie, souvent anonymement ou sous un pseudonyme, dans la revue OC, dont il devient rédacteur dès 1986, de lettres, notes littéraires, études d’auteurs, poèmes, essais...
En 1988, paraît son premier roman, Jiròni, aux éditions Jorn/Fédérop (présenté par Robert Lafont).
Tombé gravement malade en 1981, il poursuit avec ténacité son œuvre écrite et continue à promouvoir efficacement la revue OC, faisant preuve d’exigence dans le choix des textes publiés, comme dans leur qualité littéraire.
Son deuxième roman, dont le manuscrit est confié aux éditions OC peu avant sa mort, Lei Passatemps, paraît au début de l’année 1994 et lui vaut le Prix littéraire Antigone, la même année à Montpellier.
Michel Miniussi décède le 9 Janvier 1992, en laissant une somme considérable d’écrits non encore publiés.


Extraits:


Ce 28 septembre
À Madame l’Abbesse de ***
Ma chère Solange,
Votre élévation vous permettra, Madame, de concéder à celle qui partagea les jeux de votre enfance une telle familiarité, qui n’est du reste pas sans exemple, tant chez les anciens que chez les modernes. Sachez que si celle qui a choisi la vie etles périls du monde se retourne aujourd’hui devers vous, ce n’est pas seulement pour le plaisir si vif de retrouver en vos lettres le souvenir heureux de ces temps trop vite révolus, c’est que la vocation, Madame, qui vous appela vers les ordres sacrés fait de vous un exemple à la faiblesse de notre sexe, un modèle à nos âmes, un secours à nos détresses.
Sera-t’il permis à de frivoles propos de franchir la clôture dont les saints fondateurs ont protégé la pudeur des servantes de l’Agneau sans tâches ?
J’aime, Madame.
Pardonnez cet aveu, Madame, et mesurez combien il me coûte, combien de larmes et de sueurs ; mais bien moins de tourments encore que les froideurs de celui qui m’a percé le coeur des mille traits de son dard.Vous saurez tout, Madame, et que ces appas dont vous admirâtes la fleur, lorsque le même cloître abritait nos jeunes années, ont rencontré en le Chevalier un ennemi farouche qui oppose mépris sur mépris au feu de leurs charmes et à l’éclat d’un sein dont votre pureté même fut naguères touchée, et à l’indifférence ajoute la trahison.
Hélas ! faut-il parler ? Le perfide me sait si bien enjôler et cajoler de propos vains et charmeurs qu’en un instant j’oublie mon juste courroux et cède aux attraits d’un si doux lien, imaginant, sotte, que la barque de mon coeur se vient enfin abriter au hâvre de félicité.
Pardonnez, Madame, le goût baroque de ces lignes. Les romans que je lis pour tromper mon ennui me font perdre la tête au point d’oublier les leçons d’écriture que nous donnait le bon abbé M.
Votre dévouée servante,
Athénaïs de Brigue


Ce jour du très-saint Rosaire
Chère Soeur,
S’il a plu au Seigneur et à Monsieur de Pereira, mon père, de Nous élever à cette redoutable charge de gouverner sans faiblesse les âmes de notre clôture, c’est aussi afin que les silences des parvis Nous permettent de mieux ouïr au dehors les gémissements des colombes.
Puisque vous aimez, Chère Soeur, ah aimez ! Seules de ces flèches brûlantes peuvent accroître les fécondes souffrances et l’heureux Purgatoire du monde où vous vous attardez, pour vous conduire aux feux d’un plus parfait amour et plus immobile.
Subissez avec joie ces tourments, qui sont dus moins à l’inconstance d’un ingrat qu’à vos incertitudes et votre détermination défaillante. Poussez votre pointe, et ne vous faites plaindre, ma Soeur, d’un si puissant objet de soupirs égarés, mais redouter par le moyen d’une feinte fermeté. Vous en augmenterez de jour en jour votre assurance et votre gloire et ferez de vos défaites un chant d’action de grâces.
Insinuez, s’il vous plaît, l’interêt très-suave que Nous portons à tant de vains charmes, qui fait de moi votre servante et la leur en esprit d’ardente charité.
Pereira


Ce lundi
Madame
La journée d'hier aura donc vu l'accomplissement de tous nos désirs. Notre cher capucin, d'abord, à qui vous aviez confié vos lettres et ce charmant envoi, m'a heureusement donné de vos nouvelles, et ces propos m'ont un instant procuré l'illusion de retrouver ces temps déjà si éloignés où nous étions deux soeurs, ne nous séparant jamais une de l'autre. Mon cher abbé a bien voulu, en outre, retarder un peu son nouveau départ, et la visite qu'il me fit aussitôt fut pour nous le comble du bonheur.
Une ombre vint pourtant obscurcir le tableau de cette trop parfaite félicité, et nous affliger fort. Nous crûmes distinguer quelque mésaise en vos lettres. Mon valeureux abbé m'assura qu'il n'en était rien. L'estime qu'il porte à tout ce qui vous touche fait qu'il ne saurait souffrir (ni moi non plus) l'idée que le moindre désagrément, que le plus léger souci vienne troubler la pureté de vos lys. Notre pieux messager vous transmettra les voeux de paix et religieuse quiétude que nous formulons à l'instant. Que s'accomplissent la volonté du Ciel et la vôtre.
Ne tardez donc, Madame, à rassurer la plus dévouée de vos filles.
Ath. de Br.

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