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Liste des produits par fabricants Jean-Yves Casanova

Jean-Yves Casanova, professeur de littérature française contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, est un auteur de prose et de poésie en occitan. Son oeuvre est une tentative d’exploration de la psyché (un mot qu’il affectionne) délibérément vouée à l’échec, une randonnée dans le brouillard du monde, condamnée à ne ramener que des fantômes insaisissables ou des épaves incertaines.

Jean-Yves Casanova, professeur de littérature française contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, est en occitan un auteur de prose et de poésie, publiées pour l’essentiel au Trabucaire et à Jorn respectivement. Sa conception de l’écriture occitane, développée dans son essai A l’esperduda dau silenci [Aussi loin que le silence], refuse toute motivation militante ou apologétique, toute concession pédagogique à un lectorat à acculturer. Elle résulte d’une pulsion profonde, d’un désir de langue et d’une quête de l’indicible. L’écriture est une exploration des limites de la parole, une aventure sur les marges du « dicible ».

Jean-Yves Casanova

L’unité formelle et thématique de l’œuvre serait à chercher dans l’élément fluide, dans le liquide et l’aérien. Les deux recueils Elegias vengudas de negre e de mar et Cap de Creus sont constitués de paroles proférées devant la mer, dont elles évoquent le mouvement sans fin. Chaque poème est un fragment arbitrairement découpé dans le continuum de l’onde. Le poète assiste sur la page-plage au déferlement des vagues, chacune dessinant un vers qui mime sa durée. …enfre lei Trèus… (limbs), dans une sorte de sublimation « chimiopoétique », fait passer la matière solide du réel à l’état indistinct et gazeux de l’élément psychique, pensées, rêves, souvenirs. Le recueil évoque sans les nommer les deux figures disparues du père et de la mère, qui n’existent plus que dans la conscience du poète et qui tentent vainement à travers elle d’accéder à l’existence, de franchir les brumes, de sortir de leurs limbes. La poésie de Casanova évoque l’informe des fluides liquides, gazeux ou psychiques dans des poèmes fortement structurés dont le calibre se répète à l’identique dans tout le recueil.
La prose consiste dans des narrations à la fois statiques et circulaires, des ressassements d’histoires, où le narrateur parvient à dessiner des destins, à force de tourner autour de ses points d’obsession. Au fil des romans, notamment dans les trois derniers, la phrase s’allonge et s’illimite, jusqu’à évoquer ces nombres-univers des mathématiques, qui contiennent en eux l’infini. Grâce à leur masse critique, elles deviennent des maelstroms de mots, qui entraînent dans leur tourbillon la conscience du lecteur vers quelques points focaux obsessionnels, en évoquant le monde entier au cours de leur déroulement. C’est ainsi que Trèns pour d’aubres mòrts évoque en trois parties trois figures masculines : les deux grands-pères et le père, en se fixant chaque fois sur deux moments-clés de leur vie, autour desquels gravitent les phrases tourbillonnaires. Narration en abîme et phrases-univers qui rappellent les romans de Claude Simon ou de Richard Millet.
Dans le dernier roman publié, L’Enfugida, ce n’est plus seulement le monde qui se dissout dans le vortex de la phrase, mais la notion même de vérité. Les événements relatés tissent le destin d’un fille de la campagne compromise, à la veille de la guerre, par sa liaison scandaleuse avec un journalier, lequel devenu assassin puis collaborateur, l’entraîne dans l’infamie avant d’être liquidé par la Résistance et de la laisser ruminer sur sa vie gâchée. Mais ce résumé lui-même n’est que la reconstruction a posteriori d’une histoire sans contours définis, où l’on ignore la réalité des faits, relatés sous forme de faisceaux d’hypothèses.
L’œuvre de Jean-Yves Casanova est une tentative d’exploration de la psyché (un mot qu’il affectionne) délibérément vouée à l’échec, une randonnée dans le brouillard du monde, condamnée à ne ramener que des fantômes insaisissables ou des épaves incertaines. Elle sonde l’absurdité tragique de notre existence, sans espérer en toucher le fond.

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